Conseils pour éviter l’algue moutarde dans votre piscine

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Homme d'âge moyen testant l'eau de la piscine extérieure

Une désinfection standard au chlore ne suffit pas toujours à enrayer certains micro-organismes, même avec un entretien régulier. L’algue moutarde, résistante à de nombreux traitements classiques, persiste souvent malgré un équilibre chimique apparemment correct.

Des facteurs comme la température de l’eau, la fréquentation du bassin ou la circulation d’air jouent un rôle décisif dans la prolifération de ce type d’algue. Certains produits ménagers ou accessoires contaminés favorisent aussi son apparition, compliquant la tâche des propriétaires attentifs.

L’algue moutarde : un invité discret mais redoutable dans votre piscine

Fine, jaune-vert, presque insaisissable : l’algue moutarde s’invite dans de nombreux bassins du sud de la France, portée par le vent du Sahara et déposée par la pluie sous forme de particules volatiles. Beaucoup la prennent pour du pollen ou de la poussière saharienne. Pourtant, il s’agit bien d’un organisme vivant qui s’installe sans bruit et colonise les équipements comme les surfaces immergées.

Les propriétaires de piscines situés dans les régions exposées aux vents de sud connaissent bien ce scénario. L’algue moutarde se fixe sur le fond, tapisse les parois, et l’eau prend alors une teinte trouble, souvent jaune-orangé. Sa texture poudreuse la rend insaisissable pour la filtration classique. Sa légèreté et sa capacité à se fixer partout expliquent sa propagation rapide dans tout le système du bassin.

Voici les principaux facteurs à connaître pour comprendre sa présence :

  • Elle arrive par les masses d’air et les précipitations, tout droit venues du Sahara.
  • Son aspect fin et presque invisible trompe même les plus vigilants.
  • Elle prolifère principalement dans les régions du sud, surtout après des retombées de sable saharien.

Voir ces algues se multiplier dans votre piscine ne traduit pas forcément un manque d’entretien. Il s’agit plutôt d’une conséquence des conditions météorologiques, où le vent transporte ces particules jusqu’à l’eau tempérée du bassin. Dès qu’un déséquilibre apparaît, même minime, l’algue moutarde s’installe et prospère. Les traitements classiques, eux, montrent vite leurs limites face à ce phénomène persistant.

Quels signes permettent vraiment de l’identifier ?

Sur le fond du bassin, une pellicule jaune-vert s’étale discrètement. L’algue moutarde se distingue par sa couleur caractéristique, parfois tirant sur l’orangé, et sa légèreté. Elle se dépose à plat, épouse les formes, s’infiltre dans les moindres recoins. Contrairement aux autres algues dans la piscine, elle ne forme pas de couche visqueuse mais reste très volatile, échappant à l’épuisette. Un simple remous la remet aussitôt en suspension, trahissant sa nature insaisissable.

L’eau devient plus trouble, perd sa transparence, et prend parfois une teinte laiteuse ou jaune pâle. Ce trouble s’accentue après les épisodes de vent du sud ou les pluies chargées de poussières du désert. La confusion avec le pollen est fréquente. Pourtant, un détail fait la différence : si le pollen flotte et s’amasse en surface, l’algue moutarde se dépose et s’étend au moindre mouvement d’eau.

Pour repérer cette algue, voici les points à observer :

  • Sa couleur : jaune-vert, parfois orangée mais jamais brune.
  • Sa texture : fine, poudreuse, très mobile, sans aspect gluant.
  • Sa réaction : elle remonte instantanément dès qu’on touche l’eau ou qu’on la brasse.
  • Ses endroits favoris : angles, parois, zones peu fréquentées du fond du bassin.

Se baigner dans une eau touchée par l’algue moutarde n’engendre pas de risque sanitaire immédiat, mais un traitement s’impose avant toute reprise des baignades. À force d’observation, il devient plus simple de distinguer ce dépôt des poussières ou résidus printaniers habituels.

Pourquoi l’algue moutarde s’installe-t-elle si facilement ?

Cette microalgue intrigue par sa capacité à coloniser les piscines dès les premières rafales chargées de sable du sud. Originaire du Sahara, elle voyage sur les vents et se dépose avec la pluie. Dans le sud de la France, chaque printemps apporte son lot de pluie sableuse, de fonds jaunis et de parois discrètement recouvertes.

Sa véritable force : une volatilité extrême. Elle flotte, s’infiltre partout, s’accroche au moindre relief. Mais surtout, elle résiste. Les traitements classiques, chlore ou produits standards, sont rarement suffisants. L’algue moutarde développe une sorte de film protecteur qui la préserve des désinfectants habituels.

L’équilibre du pH a aussi son mot à dire. Une eau faiblement déséquilibrée, fragilisée par des apports extérieurs, devient un terrain de jeu idéal pour l’algue moutarde. Les coins peu brassés, marches, fonds, offrent des refuges parfaits. Une filtration ralentie ou un simple orage, et le développement de ces algues s’accélère nettement.

Trois facteurs expliquent son installation :

  • Arrivée par le vent du sud et dépôt via la pluie.
  • Grande résistance aux traitements classiques.
  • Colonisation des recoins et zones peu brassées.

Dans les régions concernées, les propriétaires de piscines font face à un cycle bien connu : dépôts, expansion rapide, et difficulté à éliminer le problème sans une action ciblée. Mieux vaut anticiper en surveillant la météo, l’état de l’eau et la fréquence du nettoyage.

Jeune femme nettoyant les escaliers de la piscine extérieure

Des solutions concrètes pour l’éliminer et prévenir son retour

Pour venir à bout de l’algue moutarde, chaque geste compte et doit s’inscrire dans une stratégie méthodique. Commencez par ajuster le pH de l’eau : abaissez-le entre 6,8 et 7 pour renforcer l’efficacité des traitements. Brossez soigneusement parois, fond et moindres recoins. Le moindre angle peut cacher des résidus qui relanceront l’infestation.

Poursuivez avec un traitement choc : préférez le chlore choc (ou, en alternative, le brome accompagné d’un algicide adapté) en respectant scrupuleusement le dosage indiqué. Les spécialistes, comme ceux mentionnés par Christian Paris ou le Dr Eric Bouteloup, recommandent une filtration continue durant 24 à 48 heures. Ajoutez un floculant pour regrouper les micro-particules d’algues, rendant leur aspiration bien plus aisée.

N’oubliez pas le nettoyage : abris, robots, épuisettes, balais, chaque accessoire ayant touché l’eau doit être parfaitement décrassé pour limiter le risque de recontamination. Les marques spécialisées Acti, hth, CTX Pro, Chemoform, Marina, BWT proposent des produits dédiés à l’algue moutarde qui peuvent compléter le traitement choc.

Pensez à ces mesures pour éviter que l’algue ne s’installe de nouveau :

  • Stabilisez le pH entre 7,2 et 7,6 pour pérenniser la protection du bassin.
  • Maintenez une filtration efficace et veillez à un entretien constant.
  • Utilisez un algicide préventif dès l’arrivée des vents du sud.

Rigueur dans l’entretien, contrôle régulier des paramètres de l’eau et nettoyage systématique des équipements : ce trio constitue la meilleure défense contre l’algue moutarde. S’armer de constance, c’est offrir à sa piscine la promesse de journées claires, sans voile jaune sur la ligne d’eau.